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Paris Electronic Week : une neuvième édition sous le signe de la reconstruction 

 

La fête du monde d’après se construit aujourd’hui. À la Gaîté Lyrique, les centaines de professionnels du monde des musiques électroniques étaient réunis du 22 au 24 septembre pour y réfléchir ensemble, et réaffirmer leurs valeurs de solidarité, de durabilité et d’inclusivité. 

> du 22 au 24 septembre 2021

 

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© Maxime Pillet

 

Par Trax Magazine

En partenariat avec la Electronic Music Factory

 

Les clubs ont rouvert, les festivals retrouvé leur public dans des conditions (presque) habituelles. Et après ? Comment le monde de la nuit peut-il penser sa vie post-crise sanitaire ? Toutes ces questions étaient au cœur de la neuvième Paris Electronic Week organisée du 22 au 24 septembre derniers à la Gaîté Lyrique, à Paris, en partenariat avec la Sacem. Chaque année à la rentrée, des centaines de professionnels du secteur des musiques électroniques s’y réunissent pour des ateliers et conférences. Cette année, tous avaient en tête un mot d’ordre : la reconstruction. 

« L’objectif de cette édition était de se projeter dans la relance de l’activité, après un été où les événements festifs avaient pu se tenir dans des conditions plutôt bonnes, comparé à l’année dernière », note Tommy Vaudecrane, président de l’association Technopol, organisatrice de l’événement. La « PEW » s’est ainsi ouverte sur une table ronde avec Hélène Orian, cheffe de service au ministère de la Culture, et Romain Laleix, Directeur général délégué du Centre national de Musique, autour des différents défis posés par la relance et des politiques culturelles innovantes à mettre en place pour l’accompagner. 

 

Imaginer l’avenir

 

Le monde des musiques électroniques n’a pas attendu la fin des mesures de restrictions sanitaires pour penser à la relance. Pendant toute la durée des confinements successifs, et pendant les 16 mois qu’a duré la fermeture des clubs, les acteurs du secteur se sont concertés pour penser l’après-covid, avec le cycle de conférences « Danser Demain » ou encore le manifeste de l’Appel des Indépendants. Aujourd’hui, comme l’ont montré les discussions de la Paris Electronic Week, l’enjeu est de passer à l’action et de faire advenir les évolutions appelées de leurs vœux pendant la crise. 

Ce n’est pas une surprise, la question environnementale a pris une place prépondérante au sein des débats, avec pas moins de six rendez-vous dédiés au sujet. « Nous avons donné la parole à des acteurs engagés, qui ont exposé des solutions très concrètes pour passer à l’action, par exemple en réduisant les propositions de viande rouge, ou en mettant en place un circuit court dans le choix des artistes, du personnel ou encore de l’approvisionnement en nourriture. Les données concrètes sont là, c’est aux organisateurs d’événements de faire leurs choix en connaissances de cause. À ce niveau-là, le temps n’est plus à la réflexion, mais à l’action ! », insiste Tommy Vaudecrane. 

Parmi les débats importants, on retiendra aussi celui sur le label Club Culture, lancé par le collectif Culture Bars-Bars à la fin de l’année 2020 pour permettre une reconnaissance des clubs  électroniques en tant qu’établissements culturels. Des discussions sont toujours en cours avec le Ministère de la culture, pour permettre à l’avenir à ces lieux d’obtenir des aides plus facilement. 

La Paris Electronic Week aura aussi permis de faire le bilan sur la situation des clubs, quelques semaines (ou mois) après leur réouverture. La plupart d’entre eux auront finalement réussi à garder la tête hors de l’eau, et à revenir à la rentrée avec une programmation ambitieuse. Surtout, le public était au rendez-vous : bon nombre d’établissements affirment avoir été « sold out » dès leur réouverture. Les fêtards sont eux aussi prêts à imaginer la nuit de demain. 

 

C. Laborie

 

6 octobre 2021